Zoom sur l'échinacée

  

Les Amérindiens ont été les premiers à avoir découvert les propriétés médicinales des échinacées. Elles étaient principalement indiquées pour le traitement des infections des voies respiratoires. Au XIXe siècle, elles ont fait partie des plantes médicinales les plus appréciées en Amérique. Qu’est-ce que l’échinacée ? Quels sont ses principes actifs ? Quelles sont ses propriétés ? Quels sont ses bienfaits ? Comment l’utiliser ? Qu’en est-il des contre-indications et des précautions d’emploi ? On fait le point dans cet article.

 

Qu’est-ce que l’échinacée ?

Il existe 9 espèces différentes d’échinacée dont 3 présentent un intérêt médical. Il s’agit de l’Echinacea pallida, de l’Echinacea angustifolia et de l’Echinacea purpurea.

 

Description botanique de l’échinacée

Le mot « échinacée » est issu du mot grec « echino » qui veut dire « épine », ou du mot latin « echinus » qui signifie « hérisson ». Cela fait spécialement référence au disque épineux qui porte les pétales de la fleur.

Son nom scientifique est « Echinacea purpurea » ou « Rudbeckia purpurea », mais on l’appelle communément « échinacée », « échinacée pourpre », « rudbeckie rouge » ou « rudbeckie d’Amérique ». 

L’échinacée est un arbuste faisant partie de la famille des Astéracées (Asteraceae). Il est originaire de l’Amérique du Nord. Sa hauteur varie entre 60 cm à 1 m, en fonction de l’espèce.

Il se constitue :

  • d’une tige simple ou rarement ramifiée ;
  • de feuilles plus ou moins dentées ;
  • d’une ou de plusieurs racines perpendiculaires ;
  • d’une racine pivot ;
  • de grandes fleurs tombantes de 2 à 9 cm de long, de couleur blanche, rose ou pourpre. Elles ressemblent à de la marguerite et s’épanouissent généralement de juillet en octobre.

 

Les parties utilisées de cette plante sont la fleur, la tige et les racines. Pour les Echinacea pallida et angustifolia, on utilise habituellement les racines. Par contre, pour les Echinacea purpurea, on peut utiliser la plante entière. Les parties utilisables de la plante peuvent être préparées sous différentes formes : jus, capsule, gélules, infusions, teinture mère, etc.

 

Les principes actifs de l’échinacée

La rudbeckie rouge possède de nombreux principes actifs. Parmi les plus caractéristiques, il y a :

  • les alkamides ;
  • les polysaccharides ou glucides complexes ;
  • les acides gras ;
  • les alcaloïdes ;
  • des composés phénoliques : ce sont des dérivés de l’acide cichorique et de l’acide caféique appelés « échinacosides » ;
  • de l’huile essentielle (huile volatile).

 

Quelles sont les propriétés de l’échinacée ?

Grâce aux substances actives contenues dans l’échinacée, cette plante possède plusieurs propriétés :

  • immunostimulante ;
  • anti-inflammatoire ;
  • antioxydante ;
  • anti-infectieuse ;
  • antigrippale ;
  • antivirale ;
  • antibactérienne ;
  • antibiotique naturel ;
  • antiallergique ;

 

Quels sont les bienfaits de l’échinacée ?

De par ses propriétés thérapeutiques, l’échinacée procure de multiples bienfaits sur la santé.

 

Lutte contre le rhume

Elle est particulièrement très efficace contre le rhume. En plus de le traiter, elle le prévient. En moyenne, elle diminue la durée du rhume de 1,4 jours. Cela réduit considérablement ses symptômes ainsi que tous les désagréments qui y sont liés. C’est le cas de la congestion, du frisson, du mal de gorge, des maux de tête… Outre le rhume, cette plante agit aussi sur les angines, la sinusite, la laryngite, le mal de gorge ou encore la grippe.

 

Soigne diverses infections

Les bienfaits de cette plante ne s’appliquent pas seulement aux infections des voies respiratoires. Ils concernent également les infections des voies urinaires. Il a d’ailleurs déjà fait ses preuves dans le cadre du traitement et de la prévention des cystites, chroniques et occasionnelles. Associée à une crème antifongique, elle peut même traiter les infections vaginales à levure en limitant les récidives.

Avant l’arrivée des antibiotiques, la rudbeckie rouge constituait un remède naturel pour le traitement de diverses infections. Beaucoup de médecins américains la prescrivaient. Actuellement, même si elle est moins utilisée, cette indication reste valable. Sa particularité réside dans le fait qu’elle ne perd jamais en efficacité. En revanche, avec les antibiotiques, lorsque vous les prenez régulièrement, les micro-organismes développent peu à peu. Son efficacité diminue après cela.

 

Booste le système immunitaire

L’échinacée permet de renforcer le système immunitaire. Elle le soutient dans l’élimination de virus, de bactéries ou d’autres intrus. Avec l’appui de ses principes actifs, elle diminue l’expression des cytokines inflammatoires. Par la même occasion, elle augmente l’expression des cytokines anti-inflammatoires et antivirales.

Cette liste n’est pas exhaustive. Cette plante possède d’autres bienfaits, comme le traitement des plaies cutanées. Elle facilite la cicatrisation de toute forme de plaies, même celles qui guérissent mal.

 

Comment utiliser l’échinacée ?

L’utilisation de l’échinacée est possible aussi bien par voie interne que par voie externe. Par voie interne, elle agit positivement sur les infections et le système immunitaire. Par voie externe, elle favorise la guérison des blessures et la cicatrisation de la peau.

 

Prendre de l’échinacée : à quel moment ?

Les recommandations indiquent de suivre une cure d’apport en échinacée à l’approche de l’hiver. Cela permet de booster le système immunitaire pour qu’il puisse prévenir et combattre les affections hivernales. De même, faites la cure dès l’apparition des premiers symptômes d’un rhume pour mieux le maîtriser.

 

Posologie de l’échinacée

La dose d’échinacée peut varier en fonction de l’objectif de la prise et de la forme utilisée.

  • En infusion : infusez dans une tasse d’eau bouillante 1 g de racines ou de plantes entières séchées durant 10 minutes. Buvez entre 1 et 6 tasses par jour.
  • En décoction : pendant 5 à 10 minutes, faites bouillir 1 g de racines dans une tasse d’eau. Buvez jusqu’à 3 tasses par jour.
  • Sous forme de teinture mère : si vous l’utilisez en prévention, prenez une dose le matin et le soir, durant 3 semaines. Puis diminuez la dose et prenez une dose le matin et le soir seulement une semaine par mois. En revanche, si vous l’utilisez dans un but curatif, prenez une dose 3 fois par jour.
  • En jus frais ou stabilisé : fait à base des parties aériennes de l’échinacée purpurea, buvez entre 1,5 à 3 ml 3 fois par jour.
  • En capsules : prenez 1 g en 3 prises par jour.
  • En extraits solides normalisés : comme la concentration varie en fonction du produit, prenez l’équivalence de 1 g d’échinacée 3 fois par jour.
  • En gélules : existant sous forme de compléments alimentaires, respectez bien les notices.
  • Sous forme de crème (ou onguent) : appliquez-en sur les surfaces concernées plusieurs fois par jour. Pour vous assurer de son efficacité, choisissez une crème qui contient environ 15 % de jus des parties aériennes d’Echinacea purpurea.

 

Quelles sont les contre-indications à l’utilisation de l’échinacée ?

Cette plante médicinale est contre-indiquée en cas de :

  • asthme ;
  • maladies systémiques comme la tuberculose ou le sida ;
  • maladies auto-immunes telles que le lupus, les scléroses en plaques ou la collagénose ;
  • allergie aux astéracées.

 

Les précautions d’emploi de l’échinacée

Bien que l’échinacée ne soit pas contre-indiquée chez les femmes enceintes et allaitantes, on leur déconseille quand même d’en consommer. En effet, elle n’a pas encore fait l’objet de données toxicologiques complètes.

Aussi, évitez d’en faire prendre à votre enfant s’il souffre d’otite. En cas d’infection des voies respiratoires supérieures, sa prise pourrait accroître le risque.

Si vous prenez des immunodépresseurs ou des stéroïdes, prendre de l’échinacée ne convient pas. Il en est de même pour un traitement de longue durée. Aussi, ce remède naturel ne doit pas  être prise pendant plus de trois semaines consécutives. Pour ce qui est de son interaction avec d’autres plantes médicinales, aucune n’est encore connue.